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Dialogue avec N. EMMANUEL.

par  Loïc LE MINOR  |  publié en ligne le 5 novembre 2004
   
   

   
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L. Le Minor : Les instances communicantes, quelles soient institutionnelles, commerciales ou citoyennes, elles se partagent l’espace sans négociation. Chacun impose son message, il n’y pas de négociation ?

E. N : D’après ce que j’ai pu relevé, il y a presque un partage équitable entre l’ensemble des instances publiques et l’ensemble des instances commerciales. Il y a une prise de l’espace qui est presque égalitaire avec un type de manifestation qui va plus se rapprocher d’une instance c'est-à-dire que la signalétique est plus propice à l’instance publique. Et puis l’instance commerciale prend ce qui reste. Mais il y a un partage quasi équitable. Là dedans l’instance citoyenne a peu de possibilités parce qu’elle a peu de moyens matériels. Pour moi, en fait une enseigne c’est déjà une manifestation textuelle, c’est un discours, c’est grosso-modo si tu connais ma marque viens chez moi. Finalement c’est relativement simple à mettre en œuvre pour une instance commerciale, même pour une boutique. Maintenant c’est vrai que pour des individus même au sein d’une association avoir un support véhicule du discours c’est loin d’être évident. Finalement, de tout ce que j’ai relevé au niveau des manifestations de discours des instances citoyennes il y en très peu qui sont sur des supports dédiés. Il y en a un petit peu sur les locaux associatifs mais ces locaux sont attribués par la commune donc on en revient à une sorte d’attribution. Pour parler librement, l’instance citoyenne ne peut être que dans cette accaparation de l’espace de manière un petit peu violente, c'est-à-dire dans le détournement. Donc c’est l’appropriation d’un support qui n’est pas le nôtre au départ, parce que je ne vois pas quelles sont les autres voies pour se faire entendre, à moins d’avoir des moyens démesurés. Cela dit, je n’en ai pas parlé, mais il y a quelques exceptions. Sur Toulouse je n’en ai pas vu, mais il y a quelques cas, quelqu’un qui était assez fortuné qui s’était acheté un panneau publicitaire pour déclarer sa flamme à une jeune fille. Mais finalement, c’était une appropriation une fois de plus et la visée était très restreinte : « Toi, je t’aime, veux-tu m’épouser » et cela ne s’adressait qu’à elle. Tout le monde peut la voir mais la visée principale, au moment où il a produit son discours, sa démarche est personnelle c'est-à-dire qu’il vise une personne et il attend en retour que cette personne lui réponde « oui. » Vu que l’espace urbain est un espace vivant, où finalement il y a une pluralité d’individus tout le monde peut se l’approprier. C’est justement la force de l’individu qui, à la fois, reçoit et émet. Mais c’est vrai que c’est un espace qui est extrêmement vivant, et finalement l’individu là-dedans prend et donne à tout moment mais ce qui est matérialisable ce sont ces manifestations textuelles et comment elles se matérialisent essentiellement par le détournement.

L. Granchamp-Florentino : Je voudrais savoir sur quoi tu t’appuies pour dire que les instances citoyennes n’ont pas d’autres moyens de communiquer. Parce que tu parles essentiellement du détournement qui me semble marginale, il y a des grandes associations nationales qui arrivent à communiquer sur des supports qui se partagent du coup avec les instances commerciales. Ma question porte sur la méthode que tu mets en œuvre pour dire ça… Est-ce que tu as délimité un espace sur lequel tu vas observer et recenser ces manifestations ?

E. N : Ça va dépendre de la manière dont on considère l’instance citoyenne par exemple c’est évident que des associations du type Amnesty International se manifestent comme des instances commerciales en s’appropriant un support qui est au départ, un support publicitaire. Effectivement sur un support publicitaire, il n’y a aucune loi qui impose de dire « ça ne doit être qu’une instance commerciale qui se l’approprie ». Finalement la seule contrainte c’est d’avoir suffisamment de fonds pour se l’approprier. C’est une instance citoyenne mais dans ses modalités d’action elle va avoir un rapport qui sera beaucoup plus proche de ce que je considère comme les instances commerciales c'est-à-dire avec une visée et une utilisation de support, une utilisation de moyen qui sera beaucoup plus proche d’une instance commerciale que de l’instance citoyenne.

Au niveau de ma procédure, en tout cas, pour l’instant je suis extrêmement ouvert c'est-à-dire que le but du jeu pour l’instant est de rassembler le maximum de manifestations. En fait c’est juste une hypothèse…

L. Granchamp-Florentino : Est-ce que ça n’apporterai pas quelque chose à ta démarche de délimiter un espace. Pour pouvoir affirmer un ordre quantitatif dire « c’est peu » ou « c’est beaucoup », il faut pouvoir le définir dans l’espace.

E. N : Au départ j’avais une théorie sur le parcours interprétatif, c'est-à-dire de délimiter une zone. Mais en fait je m’éloigne petit à petit de cet objectif. Je ne crois pas qu’il y ait de réelles contraintes au niveau de l’espace. Dans ma perspective actuelle, aujourd’hui je veux juste répertorier et en soi, je ne crois pas que j’ai besoin encore de cette notion de parcours interprétatif qui soit limitatif. C’est vrai que j’en suis à un état initial, à un état de relevé.


   
   

   
 
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LE MINOR Loïc  (2004). "Dialogue avec N. EMMANUEL.". Actes de la Journée d'étude des Jeunes Chercheurs ICoTEM. Poitiers, mai 2003.

Accessible en ligne à l'URL :
http://edel.univ-poitiers.fr/partesp/document.php?id=81
   

 

   

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LES AUTEURS
Loïc LE MINOR

ATER Faculté des Sciences du Sport, Université de Poitiers. Doctorant en sociologie, Laboratoire IcoTEM, MSHS POITIERS.

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